L’autorité et la nature du don de prophétie
Actes 2:14–21
14 Alors Pierre, debout avec les onze, éleva la voix et s’exprima en ces termes: Vous Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci et prêtez l’oreille à mes paroles!
15 Ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car c’est la troisième heure du jour.
16 Mais c’est ce qui a été dit par le prophète Joël:
17 ‘Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes.
18 Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront.
19 Je ferai des prodiges en haut dans le ciel et des signes en bas sur la terre, du sang, du feu et une vapeur de fumée;
20 Le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et magnifique.
21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.’
La semaine dernière, j’ai essayé de montrer que dans 1 Corinthiens 13 :8 il est enseigné que le don de prophétie cessera lorsque Jésus reviendra, comme un miroir terne qui laisse place à l’image vivante. J’ai argumenté que le don de prophétie est donc toujours valable dans l’église d’aujourd’hui. J’ai promis qu’aujourd’hui nous reprendrions cette question : qu’est-ce que le don de prophétie et comment doit-il être exercé ?
L’autorité finale et suffisante des Ecritures
Laissez-moi commencer en affirmant l’autorité finale et suffisante des Ecritures, les 66 livres de la Bible. Rien de ce que je vais dire sur les prophéties d’aujourd’hui ne signifie qu’elles ont une autorité sur nos vies au même titre que les Ecritures. Aucune prophétie donnée aujourd’hui n’ajoute quoi que ce soit aux Ecritures. Les prophéties sont éprouvées par les Ecritures. Les Ecritures sont complètes et finalisées ; elles sont une fondation et non un établissement en construction.
La meilleure façon de s’en rendre compte est de considérer combien l’enseignement des apôtres était l’autorité finale dans l’Eglise primitive et que d’autres prophéties n’ont pas eu la même autorité finale. Par exemple, Paul dit dans 1 Corinthiens 14 :37-38 : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur. Et si quelqu’un l’ignore, c’est qu’il est ignoré (de Dieu). » Les implications de cette affirmation sont claires : L’enseignement de l’apôtre a une autorité finale. La prophétie dans l’église d’alors et d’aujourd’hui n’a pas cette autorité.
On peut voir la même chose dans 2 Thessaloniciens 2 :1-3. Paul affirme ici que « même si quelqu’un prétend vous donner des informations sur le retour de Christ par un « esprit », ne le croyez pas si cela diffère de mon enseignement » : « Nous vous le demandons, frères, en ce qui concerne l’avènement du Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas promptement ébranler dans votre bon sens, ni alarmer par quelque inspiration, par quelque parole ou par quelque lettre qui nous serait attribuée, comme si le Jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée… » En d’autres termes les prophéties doivent être éprouvées par les paroles de l’apôtre.
L’idée principale est : Aujourd’hui, le Nouveau Testament a la même autorité que les apôtres avaient à l’époque. Leur autorité est exprimée par leurs écrits et ceux de leurs associés tels que Luc, Marc et Jacques (le frère de Jésus). Donc, de la même façon, Paul a fait de l’enseignement apostolique l’autorité finale à l’époque, nous faisons donc, de nos jours, de l’enseignement apostolique l’autorité finale. Cela signifie que le Nouveau Testament est notre autorité. Et puisque le Nouveau Testament confirme l’Ancien Testament comme étant la Parole inspirée de Dieu, nous prenons la Bible entière comme notre étalon de mesure de tous les enseignements et toutes les prophéties nous disant ce que nous devons croire et comment nous devons vivre.
Que s’est-il passé à la Pentecôte ?
Lisons maintenant le passage d’Actes 2 :16, afin de voir ce que nous pouvons apprendre sur le don de prophétie dans le Nouveau Testament. Voici le contexte : C’est le jour de la Pentecôte, 50 jours après la résurrection de Jésus. 120 hommes et femmes chrétiens attendent à Jérusalem, d’être « remplis de la puissance d’en haut » (Luc 24 :49). Selon Actes 2 :2 le Saint-Esprit vient avec le bruit d’un vent violent. Dans le verset 4, Luc dit : «Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » Le verset 11 exprime de façon plus spécifique ce qu’ils disaient. Certains étrangers qui les ont entendus disent : « nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu! » Observez le sens de leurs paroles très attentivement. Car elles seront importantes pour comprendre la nature du don de prophétie.
L’accomplissement de la prophétie de Joël.
Dans le verset 16, Pierre explique ce qu’il se passe, en s’appuyant sur les paroles du prophète Joël. Dans Joël 2 :28, c’est le début de l’accomplissement de sa prophétie. Puis il cite Joël dans les versets 17 et 18 : «Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront. »
Joël a déclaré que dans les derniers temps il y aurait une grande effusion du Saint-Esprit (sur toute chair) et que la marque de cette œuvre du Saint-Esprit serait la multiplication des prophéties chez les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, de toutes les catégories de la société. Joël annonce que cela arrivera dans « les derniers temps ». Quand seront ces derniers temps ? Pierre déclare que l’époque des derniers temps venait d’arriver : « C’est ce qui a été dit par le prophète Joël. » Mais si les derniers jours ont commencé à cette époque-là, où en sommes-nous aujourd’hui ?
Les derniers temps
Nous sommes donc dans les derniers temps. Depuis la venue de Jésus, nous vivons dans les derniers temps. Hébreux 1 :2 dit : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. » Depuis que le Fils est venu, nous sommes dans « ces derniers temps. »
Cela confirme ce que nous avons dit la semaine dernière à propos de la prophétie comme étant quelque chose auquel nous devons nous attendre aujourd’hui. Les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux, de toutes classes prophétiseront dans les derniers jours (de nos jours), et ce phénomène sera mondial parce que, comme le dit le verset 17, Dieu déversera son Esprit sur TOUTE CHAIR et pas seulement sur les Juifs. Le sermon de Pierre se termine dans Actes 2 :39 : « Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. » Y compris nous les non-juifs qui sommes appelés par Dieu. Tous ceux qui se repentent et qui croient ne prophétiseront pas (1 Corinthiens 12 :29). Mais tous ceux qui se repentent et qui croient recevront le Saint-Esprit (v.38). Et notre manifestation de l’Esprit dans les derniers jours sera un don de prophétie étonnement très répandu (v.17-18) : « Dans les derniers jours, dit Dieu, Je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront. »
Autorité divine, guidée par l’Esprit mais pas intrinsèque
Demandez-vous maintenant : Est-ce que Joël, Pierre et Luc pensaient que tous les hommes et femmes, les jeunes et vieux, les serviteurs et servantes deviendraient des prophètes au même titre que Moïse, Esaïe et Jérémie ? C'est-à-dire en parlant avec une inspiration verbale et avec l’autorité même de Dieu, et en laissant des Ecritures infaillibles ? Est-ce que la prophétie d’Actes 2 :17 représente ce type de prophétie ? Ou bien y a-t-il une différence ?
Je crois qu’il y a une différence. Je ne pense pas que le don de prophétie d’aujourd’hui a l’autorité des prophètes de l’Ancien Testament, ni l’autorité de Jésus et des apôtres. Ou pour dire les choses de façon plus positive, ce type de prophétie est guidée et n’existe que par l’Esprit et pourtant elle ne porte pas l’autorité divine en elle-même.
L’une des raisons pour lesquelles ce type de prophétie est si difficile à reconnaître aujourd’hui est que la plupart d’entre nous ne possèdent pas de catégorisation de pensée pour une affirmation guidée par l’Esprit qui ne possède pas l’autorité divine intrinsèque. Cela a l’air d’une contradiction. Nous butons sur un discours qui est guidé et soutenu par le Saint-Esprit et pourtant faillible. Mais je vais essayer de montrer ce matin et ce soir que c’est la nature du don de prophétie dans le Nouveau Testament et aujourd’hui même. Elle est guidée par l’Esprit, une expression dépendant de l’Esprit qui ne porte pas l’autorité divine intrinsèque et peut contenir des erreurs.
Si cela vous donne l’impression que la prophétie est insignifiante et peu édifiante, considérez l’analogie du don d’enseignement.
Analogie avec le don d’enseignement
Ne diriez-vous pas que lorsque le don spirituel d’enseignement est exercé, l’enseignement est guidé et nourri par l’Esprit et est enraciné dans une révélation divine infaillible, c'est-à-dire la Bible ? Le don d’enseignement est l’acte d’expliquer la vérité biblique en étant guidé et nourri par l’Esprit de Dieu, en vue de l’édification de l’église. Et nous pensons tous qu’il est très précieux dans la vie de l’église. Mais est-ce que chacun d’entre nous pourrait affirmer que le discours d’un enseignant, lorsqu’il exerce le don d’enseignement est infaillible ? Non. Pensons-nous qu’il possède une autorité divine ? Seulement au second degré. Non pas en soit, pas de façon intrinsèque, mais dans sa source, la Bible.
Pourquoi un don guidé, et nourri pas l’Esprit de Dieu, enraciné dans une révélation infaillible (la Bible) reste-t-il néanmoins faillible, mêlé d’imperfections, et ne possède-t-il une autorité qu’à un second degré, une autorité dérivée ? La réponse est la suivante : la perception qu’un enseignant peut avoir de la vérité biblique est faillible ; son analyse de la vérité biblique est faillible ; son explication de la vérité biblique est faillible. Il n’y a aucune garantie que le lien entre une Bible infaillible et l’église soit un lien infaillible. Le don d’enseignement ne garantit pas un enseignement infaillible.
Et pourtant, même si le don d’enseignement est faillible et même s’il lui manque l’autorité divine intrinsèque, nous savons qu’il est d’une immense valeur pour l’église. Nous sommes tous édifiés par les dons de ces enseignants. Dieu est présent dans ce qu’ils enseignent. Il les utilise. C’est un don spirituel.
Comparons maintenant le don d’enseignement au don de prophétie. Il est guidé et nourri par l’Esprit de Dieu et fondé sur une révélation qui vient de Dieu. Dieu révèle quelque chose à l’intelligence des prophètes (dans certains cas au-delà de notre sens de la perception naturelle), et puisque Dieu ne fait jamais d’erreur, nous savons que sa révélation est véritable. Elle ne contient pas d’erreur. Mais le don de prophétie ne garantit pas une transmission infaillible de cette révélation. Le prophète peut avoir une perception imparfaite de la révélation. Il peut la comprendre de façon imparfaite, et il peut la transmettre de façon imparfaite. C’est pourquoi Paul dit que nous voyons les choses dans un miroir terne (1 Corinthiens 13 :12). Le don de prophétie donne une prophétie faillible, tout comme le don d’enseignement donne un enseignement faillible. Je pose alors la question : « Si l’enseignement peut être salutaire pour l’édification de l’église, est-ce que la prophétie ne peut pas être salutaire aussi pour l’édification, comme Paul le dit dans (1 Corinthiens 1 4 :3, 12, 26) même si les deux son faillibles, mêlés d’imperfections humaines, et ayant besoin d’être éprouvés ? »
Créer une nouvelle catégorisation dans notre intelligence
La raison de tout ce que nous venons de voir est la suivante : nous avons besoin de créer une catégorie dans notre pensée pour le genre de discours guidé et nourri par l’Esprit de Dieu, enraciné dans la révélation et qui nécessite pourtant d’être éprouvé et vérifié. Nous avons besoin d’une autre catégorie de prophètes différente de celle des véritables prophètes d’un côté, ceux qui énonçaient de façon infaillible une inspiration verbale (les auteurs prophétiques bibliques et Jésus et les apôtres), et d’un autre côté, les faux prophètes, que les Ecritures condamnent dans Deutéronome 13 :3 ; 18 :20 (cf Jérémie 23 :16). L’enseignement que nous trouvons dans la Bible sur la prophétie n’est tout simplement pas exhaustif dans ces deux catégories. Nous avons besoin d’une troisième catégorie qui contienne le « don spirituel de prophétie », guidé et nourri par l’esprit, enraciné dans la révélation, mais mêlé à l’imperfection humaine et donc nécessitant d’être vérifié.
Je parle de vérification car c’est ce qui est dit dans 1 Thessaloniciens 5 :19-22. Ce n’est pas le prophète que l’on qualifie de véritable ou non. Ce sont les prophéties qui doivent être examinées pour déterminer ce qui est bon de ce qui ne l’est pas. « N’éteignez pas l’Esprit; ne méprisez pas les prophéties; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon; abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. » Il ne s’agit pas d’une situation où soit tout est vrai ou tout est faux, où un prophète peut être jugé infaillible ou bien faux et présomptueux. C’est une situation dans laquelle certaines prophéties sont bonnes et d’autres non.
Paul dit que si nous méprisons la prophétie à cause de son imperfection, nous éteignons l’Esprit de Dieu. J’espère que vous voulez éviter cela de tout votre cœur. Comment pouvons-nous faire ? Il y a tant à dire. Je reprendrai ici ce soir, je vous donnerai d’autres raisons, et des implications pratiques. Que le Seigneur nous enseigne lui-même dès maintenant.