Passion pour la Suprématie de Dieu, 2ème partie

(Le texte suivant est la transcription d’un enregistrement audio de ce message)

Récapitulation de la première partie de Passion pour la suprématie de Dieu

Dieu est centré sur Dieu

Hier, en tentant de chauffer le glacier et de répandre la passion pour la suprématie de Dieu en toutes choses pour la joie des peuples, j’ai essayé d’expliquer que Dieu fait toutes choses en vue de la gloire de son nom. Dieu magnifie le nom de Dieu. Dans tout l’univers, le cœur le plus passionné pour Dieu est le cœur de Dieu. C’est le point principal que j’ai traité. Le thème de Passion 97, tel que je le comprends, est la passion de Dieu pour Dieu. Tout ce qu’il fait, de la création à la consommation, il le fait en vue de montrer et d’élever la gloire de son nom.

Le fait que Dieu est centré sur Dieu ne signifie pas qu’il ne nous aime pas

Le second point traité hier était que cette nature de Dieu n’est pas un manque d’amour. La raison pour laquelle Dieu ne manque pas de nous aimer lorsqu’il s’exalte lui-même, est que le fait de connaître Dieu et de nous élever dans la louange est ce qui satisfait l’âme humaine. « Tu me feras connaître le sentier de la vie; Il y a abondance de joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. » (Psaume 16:11). Si donc Dieu s’exalte lui-même, pour que nous le voyions tel qu’il est, et pour satisfaire notre âme, alors Dieu est le seul être dans tout l’univers pour qui l’exaltation de lui-même est la plus haute vertu et l’essence même de l’amour.

Nous ne pouvons pas faire la même chose que Dieu. Si nous nous exaltons pour être appréciés par les autres, nous attirons la haine et non l’amour, car nous les distrayons du seul être qui peut satisfaire leur âme. C’est pourquoi nous ne pouvons nous permettre d’imiter Dieu dans ce qui fait qu’il est Dieu. Dieu est le seul être absolument unique de tout l’univers pour qui l’exaltation de lui-même est l’essence et le fondement de l’amour. C’est ainsi que les choses doivent se passer parce qu’il est Dieu.

Nous voudrions peut-être qu’il nous aime d’un amour humain, en mettant les autres au centre de ses préoccupations ; mais il ne peut pas agir ainsi en étant Dieu. Il a une valeur infinie en lui-même. Personne n’est comparable à Dieu. Il est, si on peut dire, condamné à être magnifique, glorieux, à être tout-suffisant et à se suffire à lui-même, sans aucun besoin de nous en aucune façon. C’est ici le fondement de la grâce. Si nous essayons de devenir le centre de la grâce, elle cesse d’être grâce. La grâce centrée sur Dieu est la grâce au sens biblique.

Je ne me réjouis pas dans le fait que Dieu fait de moi le centre de l’univers. Je me réjouis en Dieu qui est le centre de l’univers, pour toujours, et qui m’attire dans sa présence, pour le voir, le connaître, l’apprécier, faire de lui mes délices et être satisfait en lui, pour tous les jours de l’éternité.

C’était le message d’hier.

Les implications du fait que Dieu est centré sur Dieu, pour l’humanité

Aujourd’hui, si ce que j’ai dit jusqu’ici est vrai, si c’est biblique, il existe alors une implication étonnante pour notre vie. La voici : lorsque vous allez quitter cette conférence pour retourner dans votre église ou sur votre campus, vous devez saisir la vocation d’être aussi heureux que possible… en Dieu. Mon appel pour vous maintenant, au nom du Dieu tout-puissant, est de faire que votre vocation éternelle soit de rechercher votre bonheur avec toute la force que Dieu inspire en vous par sa puissance.

Mon problème, et votre problème n’est pas que vous recherchiez votre propre bonheur alors que vous devriez chercher à faire votre devoir. Ce n’est pas mon Dieu, ni le Dieu de la Bible qui définit ainsi votre problème. C.S. Lewis avait raison dans son sermon intitulé « le poids de la gloire » lorsqu’il disait que notre problème est que nous sommes trop vite satisfaits, non pas que nous recherchons trop vite à nous faire plaisir. Il disait que nous sommes comme des enfants qui s’amusent à faire des pâtés de terre dans les bidonvilles, parce que nous ne pouvons nous imaginer à quoi ressemblent des vacances au bord de la mer. Notre problème est que nous nous entourons d’idoles de pacotilles, alors que l’or est à notre portée. Nous sommes trop vite satisfaits. Le problème du monde n’est pas l’hédonisme, ou l’épicurisme, c’est plutôt l’échec de l’hédonisme à atteindre ce qui est susceptible de nous satisfaire pleinement. C’est ce à quoi je veux en venir ce matin.

L’implication de cette pensée, si elle est vraie est que, le matin, nous devrions nous lever comme George Muller en disant avant de sortir et de commencer sa journée : « Mon cœur doit être heureux en Dieu, sinon je ne serai d’aucune utilité à qui que ce soit, et j’utiliserai les autres pour satisfaire mes envies et mes manquements. » Si vous voulez être une personne aimante, si vous voulez être libérée pour sacrifier votre vie pour les autres, vous devez avoir pour but d’être heureux en Dieu. C’est le message d’aujourd’hui : nous sommes trop facilement satisfaits.

Nous nous contentons de si petits plaisirs éphémères, inappropriés et qui ne nous satisfont pas, de telle façon que notre potentiel de nous réjouir a rétréci comme peau de chagrin à tel point que nous avons fait une vertu de notre triste devoir, afin de cacher notre cœur resté inchangé. Un cœur que Dieu ne peut transformer. Vous voyez comme nous fuyons ? Ce matin, je suis en campagne contre les stoïciens et Emmanuel Kant, le philosophe du siècle des lumières qui a dit que si nous recherchons notre bénéfice dans tout acte moral, celui-ci perd de sa vertu. Ce n’est pas dans la Bible… Et cela détruit la notion de culte, de vertu, de courage, et le fait que Dieu est centré sur Dieu. L’homme est élevé par cette philosophie, l’homme vertueux qui fait son devoir sans avoir besoin de Dieu pour satisfaire son âme. Ne laissons pas cette pensée demeurer dans notre cœur. Qu’elle parte à jamais !

Je suis en campagne contre ce qui est dans l’air chez les évangéliques. Je suis entré dans cette campagne il y a environ 25 ans, et j’y suis depuis, essayant d’élever ma famille selon ces principes, de construire une église, d’écrire des livres sur ce sujet en essayant de le vivre. Petit à petit, les objections viennent. C’est la façon dont nous grandissons. Plusieurs d’entre vous m’ont dit qu’ils sentent leur monde basculer sens dessus dessous à cause de cette conférence. Les paradigmes sont bouleversés. Les révolutions coperniciennes sont en marche, et c’est ainsi que nous pouvons commencer à changer. Cela peut prendre 15 ans… objection après objection. En 1968, j’ai commencé à voir certaines de ces choses avec Dan Fuller, C.S. Lewis, Jonathan Edwards, le Roi David, Saint Paul, et Jésus-Christ. Ma pensée fonctionne de telle façon que les objections surviennent l’une après l’autre et m’exposent un problème, puis je vais dans la Bible et je pleure, je crie et je lutte en demandant, en priant et en parlant. Puis petit à petit, les objections affinent la vision.

Objections :

  1. La Bible enseigne-t-elle vraiment que vous devez rechercher votre joie de tout votre cœur de tout votre esprit et de toute votre âme et de toute votre force ? Ou bien s’agit-il d’un moyen rhétorique que John Piper utilise pour attirer l’attention ?

  2. Que faire de l’abnégation, du renoncement ? Jésus n’a-t-il pas dit : « si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même » ?

  3. Est-ce que nous ne donnons pas trop d’importance aux émotions ? Est-ce que le christianisme ne doit pas dépendre principalement de la volonté, qui nous permet de prendre des engagements et des décisions ?

  4. Que devient le concept noble de servir Dieu comme un devoir lorsqu’il est difficile de servir et lorsque vous n’en avez pas envie ?

  5. Est-ce que cela me met au centre plutôt que Dieu ?

Réponses à ces objections

1. La Bible enseigne-t-elle vraiment que vous devez rechercher votre joie ?

Ma réponse est « oui », et elle le fait d’au moins quatre façons :

a) Par des commandements :

Regardez le Psaume 37:4 : « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. » Il ne s’agit pas d’une suggestion, mais d’un commandement. Si vous croyez que vous devez obéir au commandement : « tu ne commettras pas d’adultère » alors vous devriez aussi obéir au commandement qui dit « fais de l’Eternel tes délices. »

Ou bien lisez le Psaume 32 :11 : « Justes, réjouissez-vous en l’Éternel et soyez dans l’allégresse ! Poussez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur ! » Ou le Psaume 100 : « Servez l’Eternel avec joie. » C’est un commandement : « Servez l’Eternel avec joie ! » Le degré de votre joie pour servir le Seigneur est égal à votre degré d’intérêt ou d’indifférence à Dieu. Il vous dit de servir Dieu avec joie. Ou dans Philippiens 4 :4 : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. »

Ces versets se trouvent partout dans la Bible. Ce sont des commandements.

b) Par des menaces

Jérémy Taylor a dit un jour : « Dieu nous fait de terribles menaces si nous ne voulons pas être heureux. » J’ai pensé que c’était bien dit la première fois que je l’ai lu. C’est une citation de Deutéronome 28 :47 et c’est terrifiant : « Pour n’avoir pas servi l’Éternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur, en ayant tout en abondance, tu serviras, au milieu de la faim, de la soif, du dénuement et en manquant de tout, tes ennemis que l’Éternel enverra contre toi. » Dieu menace de faire des choses terribles si nous ne voulons pas trouver notre bonheur en lui. Est-ce que cela justifie l’hédonisme ? Est-ce que cela justifie de faire de votre vie une vocation de rechercher votre joie en Dieu de tout votre cœur ?

c) En présentant la foi salvatrice comme le fait d’être essentiellement satisfait de tout ce que Dieu est pour vous en Jésus.

Par exemple, Hébreux 11:6 dit : « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. » Afin de plaire à Dieu il faut que vous ayez la foi. Qu’est-ce que la foi ? Venir à celui qui est, précisément, avec la profonde conviction qu’il va me récompenser d’être venu vers lui. Si vous ne croyez pas cela, ou bien si vous allez vers Dieu pour une tout autre raison, vous ne le satisfaites pas.

Ou bien prenez Jean 6 :35, où Jésus dit : « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Notez que « celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Qu’est-ce que cela signifie à propos de la foi ? Qu’est-ce que la foi ? La foi, selon la théologie de Jean, signifie venir à Jésus pour satisfaire notre âme comme rien d’autre ne peut la satisfaire. C’est la foi. La foi n’est pas autre chose que cela. Je présente les bases du christianisme en utilisant des mots auxquels vous n’êtes pas habitués.

d) En définissant le péché comme une folie renonçant à la recherche de votre plaisir en Dieu.

Le péché est la folie de laisser tomber la recherche de notre plaisir en Dieu. Voici ce que dit le texte de Jérémie 2 :12-13 : « Soyez-en stupéfaits, habitants du ciel, soyez-en paralysés d’horreur, déclare le Seigneur. Mon peuple a commis une double faute : il m’a abandonné, moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes ; et ce sont des citernes fissurées, incapables de retenir l’eau ! » Qu’est-ce qu’une faute, ou le mal ? Définition du mal : qui consterne l’univers, qui pousse les anges à dire « oh, non, ce n’est pas possible ! » Qu’est-ce que c’est ? C’est regarder à Dieu, la source qui étanche notre soif, l’eau vive, et dire « non, merci » et se détourner vers la télévision, le sexe, les fêtes, l’alcool, l’argent, le prestige, une maison dans la banlieue, des vacances, un nouveau logiciel, et dire « oui, c’est ce que je veux ! » C’est fou ! Et cela consterne le ciel tout entier, selon Jérémie 2 :12.

Parmi ces quatre façons d’agir, au moins, la Bible dit que John Piper est en train d’enseigner la vérité ce matin lorsqu’il dit de dédier sa vie à la recherche de notre satisfaction en Dieu. Donc l’objection numéro 1 tombe.

2. Qu’en est-t-il du renoncement à soi-même ?

Jésus n’a-t-il pas dit, dans Marc 8:34 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » La croix est un endroit où l’on meure, un dispositif d’exécution. Ce n’est pas comme une belle-mère excentrique ou un mauvais colocataire, ou une maladie qui vous ronge les os. Il s’agit de la mort à soi-même. Alors Piper, tu es hérétique lorsque tu nous appelles à rechercher la satisfaction de notre âme et à en faire notre vocation. C’est ce que j’ai ressenti, puis j’ai lu le reste du verset (cela aide parfois à réaliser quel est le contexte) : « Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. » Quelle est la logique ici ? Quelle est la logique de Jésus dans ces versets ?

La logique est la suivante :

« Oh, mes disciples, ne perdez pas votre vie. Ne la perdez pas. Sauvez votre vie ! Sauvez-la ! »

«Mais comment, Jésus ? »

«Perdez-la. »

«Je ne comprends pas, Jésus. Je ne comprends pas. »

Ce que je veux dire, mes disciples, vous qui m’êtes chers, perdez votre vie dans le sens où nous perdez tout sauf moi. « si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Soyez mort à l’attrait du monde. Soyez mort au prestige, soyez mort à la richesse, soyez mort au péché du sexe, soyez mort à la tricherie, soyez mort au besoin d’être approuvé par les autres. Soyez mort à vous-même et recevez-moi.

Je crois au renoncement de soi. Renoncer à la pacotille de soi pour gagner l’or de Dieu. Renoncer au sable pour se tenir sur le roc. Renoncer à l’eau saumâtre pour avoir du vin. Il n’y a pas de renoncement de soi ultime, et ce n’est pas ce que Jésus veut dire. Je crois au renoncement de soi. Je crois à cette parole de Jésus à propos de Jésus : Matthieu 13:44. « Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache (de nouveau); et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a et achète ce champ. » Vous appelez ça du renoncement ? Oui ! Il a vendu tout ce qu’il avait. Il a considéré tout ce qu’il avait comme étant sans valeur, pour pouvoir gagner Christ.

Oui, c’est un renoncement à soi, et en même temps ce n’en est pas un. Il y a une partie de soi qui doit être crucifiée, celle qui aime le monde. Mais notre nouvel être intérieur, celui qui aime Christ par-dessus tout et qui trouve sa satisfaction en lui, ne tuez pas celui-ci. C’est la nouvelle création. Rassasiez celui-ci de Dieu.

Oh, je crois au renoncement de soi. Je crois au renoncement que le jeune homme riche ne pouvait comprendre, mais que Jésus a enseigné à ce moment-là.

« Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi.» Il ne l’a pas fait. Et Jésus dit à ses disciples : « Qu’il est difficile à ceux qui ont des biens d’entrer dans le royaume de Dieu! Les disciples étaient stupéfaits par ses paroles. Et Jésus reprit et leur dit: Mes enfants, qu’il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples s’étonnaient encore davantage et se disaient les uns aux autres: Alors, qui peut être sauvé? Jésus les regarda et dit: Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. Pierre se mit à lui dire: Voici que nous avons tout quitté et que nous t’avons suivi. Jésus répondit (j’aimerais bien savoir sur quel ton il a dit cela): En vérité, je vous le dis, il n’est personne qui ait quitté, à cause de moi et de l’Évangile, maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres, et qui ne reçoive au centuple, présentement dans ce temps-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers. » (Marc 10:17-31). C’est comme s’il disait à Pierre, « ne tombe pas dans la pitié de toi lorsqu’on te coupera la tête pour moi. »

Oui, je crois au renoncement de soi. Je crois au fait de renoncer à tout ce qui peut se mettre entre moi et la satisfaction complète que Dieu peut me donner, et c’est ainsi que je comprends ce que la Bible dit du renoncement de soi. Je crois que David Livingstone et Hudson Taylor, ces grands missionnaires, avaient totalement raison de dire aux étudiants de l’Université de Cambridge et à d’autres ailleurs, à la fin de leur vie, ayant perdu leur femme, la santé et tout le reste sauf une chose : « Je n’ai jamais fait de sacrifice. » C’est juste ! Je sais ce qu’ils voulaient dire et vous le savez aussi. Et je crois que Jim Elliot qui a donné sa vie de jeune homme avait absolument raison de dire « Il n'est pas si bête celui qui donne ce qu'il ne peut garder pour obtenir ce qu'il ne peut perdre. » C’est ce que je crois à propos du renoncement de soi. L’objection 2 tombe.

3. Est-ce que nous ne donnons pas trop d’importance aux émotions ?

Le christianisme n’est-il pas constitué de prises de décisions ? D’engagements de la volonté ? Est-ce que les émotions ne sont pas seulement optionnelles, comme la cerise sur le gâteau ? Piper, je pense que ta façon de parler du christianisme donne trop d’importance aux émotions et leur donne une place qui n’est pas justifiée bibliquement.

Mais j’ai lu la Bible, ce qui aide lorsque vous êtes au milieu d’une discussion, et j’ai vu que :

  • Ressentir la joie est un commandement :Philippiens 4:4 «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur»

  • Ressentir l’espérance est un commandement: Psaume 42:5 « Mets ton espoir en Dieu! »

  • Ressentir la crainte de Dieu est un commandement: Luc 12:5 « craignez Dieu qui, après la mort, a le pouvoir de vous jeter en enfer. »

  • Ressentir la paix est un commandement : Colossiens 3:15 « Que la paix du Christ règne dans votre cœur. »

  • Ressentir le zèle est un commandement: Romains 12:11 « Ayez de l’empressement et non de la paresse (littéralement ‘soyez bouillant’). Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. Ce n’est pas une option, ce n’est pas la un petit plus. C’est un commandement ! « Avec empressement et non de la paresse. »

  • Ressentir le chagrin est un commandement : Romains 12:15 « pleurez avec ceux qui pleurent. » Vous n’avez pas le choix. Vous devez pleurer, vous devez ressentir le chagrin de ceux qui pleurent.

  • Ressentir le désir est un commandement : 1 Pierre 2:2 « désirez ardemment le lait pur de la Parole. » Ce n’est pas une option. Vous ne pouvez pas dire : « Je ne le veux pas suffisamment, comment puis-je obéir ? Cela ne peut pas être vraiment un commandement ! » Si, car vous ne pouvez pas marcher selon des sentiments présents ou non présents. Il s’agit d’obligations. C’est là notre condition désespérée, dont nous parlions hier soir.

  • Toutes ces choses qui sont des commandements, nous ne pouvons y obéir tout de suite, par notre propre volonté, de notre propre chef, ou par notre simple engagement. Seul un miracle le permet. Est-ce que ce n’est pas désespérant de savoir que le Dieu Tout-puissant vous demande de faire ce que vous ne pouvez pas faire ? Si votre cœur était en règle, vous le feriez. Nous sommes limités et Dieu nous commande d’être compatissants : « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants. » Vous ne pouvez pas dire que le pardon implique seulement de dire que vous êtes désolé. Il faut que vous le ressentiez.

    • Dieu nous commande d’être reconnaissants. Prenons l’exemple d’un enfant qui reçoit un cadeau de sa grand-mère le jour de Noël… ce sont des chaussettes noires ! Oh non ! Aucun enfant ne veut recevoir des chaussettes noires pour Noël. Puis vous dites : « Dis merci à ta grand-mère. » Et l’enfant dit : « Merci pour les chaussettes. » Ce n’est pas ce dont parle la Bible. L’enfant peut faire cela par sa simple volonté. Mais il ne peut pas ressentir de la gratitude pour ces chaussettes par sa seule volonté. Tout comme vous ne pouvez pas être reconnaissant à Dieu par votre simple volonté, comme il est commandé dans Ephésiens 5 :20 de « remercier Dieu en tout temps. » Nous sommes bloqués, à moins que le Dieu Tout-puissant n’agisse.

Objection numéro 3 ? Je ne suis pas d’accord. Je ne crois pas que je donne plus d’importance aux affections, aux sentiments et émotions que la Bible ne le fait. Je pense que je les formule différemment pour compenser l’idée que les Américains ont de la religion. Ils agissent sur la base des décisions et des engagements qu’ils ont pris grâce à leur volonté, pensant qu’ils peuvent tout faire par eux-mêmes, laissant de côté les émotions parce qu’ils ne les contrôlent pas.

4. Que devient la vision noble du service de Dieu ?

Est-ce qu’il n’est pas de notre devoir de servir Dieu ? A t’entendre parler du christianisme, Piper, cela n’a pas l’air d’être un service. Cela ne ressemble pas du tout à un service, mais à un devoir pour être à la hauteur du défi d’accomplir la volonté de Dieu lorsque les choses sont difficiles.

J’ai appris à répondre à cela en disant « lisons quelques textes qui définissent bien la métaphore du service. » Toutes les métaphores concernant notre relation avec Dieu en tant que serviteur, fils, fille, ou ami, contiennent des éléments qui deviennent faux si vous leur donnez trop d’importance. Elles contiennent aussi des éléments qui, accentués, restent vrais. Quels sont les éléments justes et ceux qui sont faux dans l’analogie du service ?

Les textes qui nous aident à séparer les deux aspects afin de ne pas blasphémer en servant Dieu sont des textes tels que Actes 17:25 : « il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toutes choses. » Dieu n’est pas servi. Faisons attention, il n’est pas servi comme s’il avait besoin de vous ou de votre service. Prenons un texte tel que Marc 10:45: « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » Il n’est pas venu pour se faire servir. Attention ! Faites bien attention ! Si vous entreprenez de le servir, alors vous contrecarrez ses objectifs ! Cela peut nous rendre perplexes cependant. Paul s’appelait lui-même serviteur du Seigneur dans presque chacune de ses lettres. Et ici dans Actes 17:25 et Marc 10:45 il est dit que Dieu n’est pas servi et que le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi. Il doit y avoir une forme de service qui est mauvaise et une forme de service qui est bonne. Qu’est-ce qu’un bon service ?

Lisons dans 1 Pierre 4:11: « Si quelqu’un sert, que ce soit par la force que Dieu lui accorde, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ. » Dieu n’est pas servi par les mains humaines comme s’il avait besoin de quelque chose. Il faut que nous trouvions un moyen de louer Dieu, de taper des manuscrits, d’écouter des cours, de conduire une voiture, de changer les couches de bébé, de prêcher un sermon, de telle façon que nous soyons toujours les réceptacles. Car c’est celui qui donne qui reçoit toute la gloire, et celui qui reçoit est le réceptacle de la joie. Chaque fois que nous contrecarrons Actes 17:25 : « il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toutes choses », nous blasphémons.

J’ai donné une illustration à propos du service hier, à l’équipe de leadership de cette conférence, à partir de Matthieu 6:24 où il est dit : « Nul ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. » Nous parlons ici de service. Comment peut-on servir l’argent ? On ne sert pas l’argent en répondant aux besoins de l’argent ? Vous servez l’argent lorsque vous orientez votre vie de telle façon que tous vos efforts, votre énergie et votre temps sont consacrés à bénéficier de l’argent. Votre intelligence tourne sans arrêt pour voir comment faire le moindre investissement, comment trouver la meilleure affaire, comment investir en achetant à bas prix, pour revendre à un prix plus élevé, et vous utilisez toute votre énergie pour savoir comment tirer le meilleur profit de votre argent, car l’argent est votre source.

Si cela est vrai concernant l’argent, alors comment servez-vous Dieu ? C’est exactement la même chose : vous vous orientez et vous manœuvrez votre vie, vous vouez toute votre énergie, vos efforts, votre temps, et votre créativité pour vous positionner sous la chute d’eau des bénédictions continuelles de Dieu, afin qu’il demeure la source et que vous restiez le réceptacle vide. Vous demeurez le bénéficiaire, il reste le bienfaiteur ; vous demeurez affamé, il demeure le pain ; vous restez assoiffé, il demeure l’eau. Ne faites jamais l’inversion des rôles avec Dieu. Nous devons trouver un moyen de servir, de telle façon que nous puisions nos forces en Dieu. Je suis du côté de celui qui reçoit lorsque je sers. Sinon, je mets Dieu en position de bénéficiaire ; je deviens son bienfaiteur, et je suis alors Dieu. Il existe de nombreuses religions qui agissent ainsi dans le monde. L’objection 4 ne tient donc pas.

5. Est-ce que cela vous met au centre plutôt que Dieu ?

« Piper, tu parles de rechercher ta joie et ton plaisir. Tu parles du devoir comme étant autre chose que ce que nous connaissons déjà, et tu dis que nous devons faire attention au service. On dirait que tu manœuvres et utilise le langage biblique juste pour te donner de l’importance. » Ce serait la plus terrible des critiques, n’est-ce pas ?

Voici ma réponse : Je suis marié depuis 28 ans, le 21 décembre. J’aime Noëlle. Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble, des temps très difficiles et de très bons moments. Nous avons vu nos enfants traverser de très difficiles années d’adolescence. C’est lorsque je pense à mes fils et à ma petite fille que je pleure le plus facilement. Supposez qu’un 21 décembre je rentre à la maison avec 28 longues roses rouges cachées derrière mon dos et je sonne à la porte. Noëlle vient m’ouvrir, étonnée que je sonne à la porte, et je sors les roses en disant : « Joyeux anniversaire Noëlle. » Et elle répond : « Johnny, elles sont magnifiques ! Pourquoi as-tu fais cela ? » Et je réponds « C’est mon devoir. »

Mauvaise réponse. Revenons en arrière.

[Dring]

« Joyeux anniversaire Noëlle !

Johnny, elles sont magnifiques ! Pourquoi as-tu fais cela ?

Rien ne me fait plus plaisir que de t’offrir des roses. En fait, pourquoi ne vas-tu pas te changer, parce que j’ai demandé à une baby-sitter de venir et nous allons faire quelque chose de spécial ce soir, parce que je ne ferais rien d’autre au monde ce soir que de passer du temps avec toi. »

Bonne réponse.

Pourquoi ne dirait-elle pas « Tu es le plus égoïste des hédonistes chrétiens que j'aie jamais rencontré ! » Que se passe-t-il ici ? Pourquoi le devoir est-il la mauvaise réponse, et le plaisir la bonne réponse ? Comprenez-vous la différence ?

Si vous avez compris cela, alors vous avez tout compris, et je peux retourner à Minneapolis en louant Dieu. Le moment où ma femme est la plus glorifiée au travers de moi est lorsque je suis le plus satisfait d’elle. Si j’essaie de faire de notre relation, une relation de service, une relation de devoirs où je ne recherche pas mon plaisir en elle, elle sera diminuée… et Dieu aussi. Lorsque vous arriverez au ciel, le Père vous regardera et vous demandera : « Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi as-tu donné ta vie pour moi ? » Vous n’avez pas intérêt à dire : « C’était mon devoir de venir, car je suis chrétien. » Vous feriez mieux de dire : « Où pourrais-je aller ailleurs ? Vers qui d’autre pourrais-je me tourner ? Tu es le désir de mon âme ! » C’est ce dont il s’agit dans cette conférence. Elle concerne deux grandes choses qui se produisent dans la génération 268, à partir d’Esaïe 26:8 : la passion de Dieu pour son nom et la passion de mon cœur qui a besoin de voir ses désirs satisfaits. Ce sont deux choses inébranlables dans tout l’univers. J’espère que vous avez compris qu’ils ne sont qu’un, car Dieu, son nom et sa renommée sont glorifiés au plus haut point, lorsque je suis le plus satisfait en lui.