La mission : Lorsque la mort est un gain
La déclaration missionnaire de ma vie et celle de mon église est :
« La raison de notre existence est de répandre la suprématie de Dieu en toutes choses pour la joie de tous les peuples. »
J’aime cette déclaration pour de nombreuses raisons. L’une est que je sais qu’elle ne peut échouer parce qu’il s’agit d’une promesse. Matthieu 24 :14 : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. » (J’espère que vous savez que les nations ne sont pas des Etats politiques. Ce sont des groupes ethniques, des groupes ethnolinguistiques.) Nous pouvons être absolument certains que chaque nation sera touchée par l’Evangile au point de pouvoir attester la présence d’un témoignage, compréhensible et qui peut se multiplier.
Laissez-moi vous donner des raisons pour lesquelles nous pouvons nous appuyer sur cette certitude.
La promesse est certaine
Une promesse de Dieu est certaine pour plusieurs raisons.
*1. Jésus ne ment jamais *: « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » De plus, c’est Jésus qui a dit ce qui est écrit dans Matthieu 24 :14 et non moi.
Cette mission pour laquelle nous travaillons ensemble va donc finir un jour. Elle sera accomplie, et vous avez le choix entre rester à bord pour apprécier le triomphe de la victoire, ou bien vous échapper et gaspiller votre vie. Vous n’avez que ces deux choix, car il n’existe pas de position intermédiaire comme « peut-être que ça n’arrivera pas, ou bien il se pourrait que je m’en tire mieux si je reste en dehors de tout ça. » Cela ne se passera pas comme ça.
2. La rançon a déjà été payée pour ces personnes appartenant à toutes les nations. Selon Apocalypse 5 :9-10 : « Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » La rançon a été payée et Dieu ne reviendra pas sur ce que son Fils a payé.
J’aime beaucoup l’histoire des Moraves. Au nord de l’Allemagne deux d’entre eux montèrent dans un bateau, prêts à se vendre en tant qu’esclaves pour les Antilles, et à ne plus jamais revenir dans leur pays. Et alors que le bateau s’éloignait du port, ils levèrent les bras en disant : « Que l’Agneau reçoive la récompense de sa souffrance. » Ils voulaient dire que Christ avait déjà racheté ces personnes et qu’ils allaient les rencontrer en prêchant à tous l’Evangile, au travers duquel le Saint-Esprit les appellerait à lui.
Je sais que cette promesse ne peut pas avorter car la dette a déjà été payée pour chacun des membres du peuple de Dieu partout dans le monde. Ces brebis perdues, comme Jésus les appelle, qui sont éparpillées dans le monde, rentreront à l’appel du Père, au travers de la prédication de l’Evangile.
3. La gloire de Dieu est en jeu. De nombreux textes parlent de cela. Laissez-moi en citer un : Romains 15 :8 -9. « Christ est devenu serviteur des circoncis pour prouver la véracité de Dieu, en confirmant les promesses faites aux pères, tandis que les païens glorifient Dieu pour sa miséricorde. » Le but de l’incarnation était de donner gloire au Père au travers de la manifestation de sa miséricorde pour les nations.
La gloire de Dieu est en jeu dans le Grand Commandement. En 1983, à l’Eglise baptiste de Bethlehem, moi et Tom Steller, mon collaborateur depuis maintenant 17 ans, avons connu une expérience profonde avec Dieu. Au milieu de la nuit, Tom ne pouvant pas dormir, s’est levé et a mis un chant de John Michael Talbot. Il s’est allongé sur son lit et il a entendu notre théologie adaptée à la mission. (Nous sommes un peuple qui glorifie Dieu, mais nous n’avions pas encore saisi le sens de la mission.) John Michael Talbot disait dans son chant que la gloire de Dieu remplissait la terre comme les eaux couvrent le fond des océans, et Tom a pleuré pendant une heure. En même temps, Dieu agissait en moi et en Noëlle et nous nous demandions « comment faire de cet endroit une plateforme de lancement pour la mission ? » Et toutes les conditions ont été réunies pour créer un électrochoc dans la vie de notre église, et tout a découlé de notre passion pour la gloire de Dieu.
4. Dieu est souverain. Dieu est souverain ! Il ya quelques semaines, je prêchais à partir de l’Epître aux Hébreux, et nous sommes arrivés au chapitre 6. Comme vous le savez, c’est un texte difficile qui pose le problème de la chute. Si quelqu'un tombe, la personne est-elle chrétienne ou non. Et dans les versets 1 à 3, il y a une affirmation étonnante (qui est un peu la raison pour laquelle je suis calviniste !) : « C’est pourquoi, laissant l’enseignement élémentaire de la parole du Christ, tendons vers la perfection. C’est ce que nous allons faire, si Dieu le permet. » Lorsque nous avons lu ce passage, un lourd silence est tombé sur la congrégation, parce que nous avons compris les implications. « Cela signifie que Dieu pourrait ne pas permettre qu’une partie de son Corps de croyants tende vers la perfection ? »
Dieu est souverain ! Il est souverain dans son église, et il est souverain parmi les nations ! Voici un témoignage sur le sujet qui vient de Christianity Today qui rapporte l’histoire de Jim Elliot, Nate Saint, été Flemming, Roger Youdernian, et Ed Mc Cully. Steve Saint raconte l’histoire de son père qui a été tué par une lance chez les indiens Aucas d’Equateur. Il raconte cette histoire après avoir appris certains nouveaux détails de l’intrigue provenant de la tribu Auca qui a été responsable de cette tuerie alors qu’elle n’aurait jamais dû arriver. Elle ne se serait pas produite et n’aurait pas pu se produire. Pourtant elle est arrivée. Une fois qu’il a découvert cette intrigue, il a écrit cet article dont je veux lire une phrase qui m’a fait bondir de ma chaise. Il écrit :
Etant donnée la façon dont les indiens ont décrit leurs souvenirs, il est apparu totalement improbable que les meurtres qui se sont passés sur la plage aux palmiers aient pu se produire. C’est une anomalie que je ne peux expliquer en dehors de l’intervention divine.
« Je peux seulement expliquer que mon père a été tué par une lance et par la vertu de l’intervention divine. » Est-ce que vous entendez ce que ce fils est en train de dire ? « Dieu a tué mon père. » Il croit cela et je le crois aussi.
Selon Apocalypse 6 :11, lorsque vous avez un aperçu de la salle du trône et des martyrs qui ont déversé leur sang pour l’Evangile en disant « combien de temps, Seigneur ? Combien de temps avant que tu venges notre sang ? » Voici la réponse : « Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux, et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que soient au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui allaient être mis à mort comme eux. » Dieu dit « Patientez jusqu’à ce que le nombre de vos compagnons soit complet. » Il connaît le nombre des martyrs. Lorsque le nombre sera atteint, alors la fin viendra.
Le prix est la souffrance
Le prix à payer est la souffrance et l’opposition à l’église n’est pas en baisse. Elle augmente, surtout dans les groupes qui ont besoin de l’Evangile. Il n’existe pas de pays fermés. C’est une notion étrangère. Elle n’a pas de racine, ni de garantie dans la Bible, et l’apôtre Paul ne l’aurait pas comprise, lui qui a risqué sa vie dans toutes les villes dans lesquelles il est allé. Il y a donc des martyrs dans cette ville.
Statistiquement, c’est facile à prévoir. Un dimanche, récemment, nous avons parlé de l’Eglise persécutée, et beaucoup d’entre vous ont participé. Cette Communauté pour la Mission Mondiale était impliquée aussi, et vous avez vu des vidéos et vous avez entendu des histoires de pays comme le Soudan, où le régime musulman isole, et affame systématiquement les chrétiens, faisant environ 500 martyrs par jour.
Je suis très fatigué de voir des personnes venir dans mon église à Minneapolis, pour chercher un poste, un travail. Nous habitons tous dans la ville, et une des premières questions qu’ils me posent est « est-ce que mes enfants seront en sécurité ? » J’ai envie de répondre : «Est-ce que vous pourriez poser cette question en 10ème position et non en première position ? » Je suis fatigué d’entendre cela. Je suis fatigué des priorités américaines. Qui a dit que nos enfants seraient en sécurité lorsque nous suivrons l’appel de Dieu ?
YWAM (JEM : Jeunesse en Mission) est un groupe radical et innovateur que j’aime beaucoup. J’ai reçu un email le premier septembre disant que cent cinquante hommes armés de machettes entouraient les locaux occupés par l’équipe de JEM en Inde. Cette foule avait été mobilisée par d’autres groupes religieux pour les chasser. Face à la pression de la foule, un membre de l’équipe est sorti à un moment clé pour parler de la part de l’équipe et il leur a été accordé un délai de 30 jours pour partir. L’équipe a senti qu’ils ne devraient pas partir et que leur ministère dans la ville était en jeu. Beaucoup de fruits ont été récoltés dans une région qui était auparavant non-atteinte et il y a encore beaucoup de potentiel. Dans le passé, lorsque des violences ont éclaté entre les groupes religieux rivaux, des personnes ont perdu la vie. Merci de prier pour que Dieu leur donne la sagesse nécessaire.
C’est le contraire de ce que j’entends, principalement aux Etats Unis, lorsque les gens décident de l’endroit où ils vont habiter, par exemple. Je n’entends pas beaucoup les gens dire « je ne veux pas partir, parce que c’est ici que je suis appelé et il y a beaucoup de besoins ici. » Voudriez-vous m’aider à inverser les priorités des évangéliques américains ? Notre attirance vers le confort, la sécurité, la facilité fait partie intégrante de notre culture de consommation, qui nous fait fuir le stress, les problèmes, le danger. Cela devrait être exactement le contraire ! « Celui qui veux me suivre, qu’il prenne sa croix et qu’il soit prêt à mourir ! »
Je ne comprends pas ! C’est l’attitude du consommateur qui recherche le confort et la facilité qui est entrée dans l’église. Cela donne des petits ministères et des églises où nous faisons les choses dans la sécurité en prenant soin les uns des autres. Des petites excursions sont organisées pour aider à sauver quelques autres personnes. Mais nous ne voulons pas vivre là-bas, nous ne voulons pas loger là-bas, même pas en Amérique, alors encore moins en Arabie Saoudite !
J’étais à Amsterdam il y a deux semaines et je parlais à une autre organisation missionnaire qui se tient sur la brèche, Frontiers, dirigée par Greg Livingstone. Quel groupe magnifique. Cinq cent personnes étaient assises en face de moi, qui risquent tous les jours leur vie parmi les musulmans. Je les ai entendus lire des courriers électroniques qu’ils recevaient pendant la conférence. Ils se levaient et disaient : « Priez pour X. Il a été poignardé trois fois dans la poitrine hier et le pire est que ses enfants ont été témoins de la scène. Il est à l’hôpital entre la vie et la mort. » Puis ils disaient « il s’agit d’un missionnaire dans le monde musulman, prions pour lui. » Alors nous nous sommes arrêtés pour prier. Le jour suivant, un autre courrier électronique est arrivé, et cette fois, six frères chrétiens ont été arrêtés au Maroc. « Prions pour eux. » Alors c’est ce que nous avons fait. C’était comme ça pendant toute la conférence, et à la fin, les missionnaires étaient prêts à retourner sur leur terre de mission.
Est-ce que vous pensez que je peux revenir en Amérique sans être transformé par ce que j’ai vu ? Est-ce que vous pensez que je vais me tenir debout devant mon église et dire : « Passons des services agréables et confortables, restons en sécurité et dans le confort ? » Golgotha n’est pas une banlieue de Jérusalem. « Allons donc à lui en dehors du camp, en supportant le même mépris que lui » (Hébreux 13 :13).
La souffrance est aussi un moyen
J’ai dit qu’il y aura des martyrs et la souffrance est nécessaire, mais je n’ai pas encore parlé du principal, le prix à payer pour accomplir notre tâche. C’est parce que la souffrance est un moyen d’y parvenir et non juste un prix à payer. C’est le moyen d’accomplir notre tâche.
Je vais vous lire un verset qui est très important : Colossiens 1:2-4. Il y a quelques années j’ai été frappé par le sens de ce verset. Je vais vous expliquer comment je l’ai reçu.
« Je me réjouis maintenant », dit Paul, « dans mes souffrances. » Il était bizarre. « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances. » Cela va à contre-courant de notre culture occidentale, ce n’est pas américain du tout, c’est très inhumain. « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous et je supplée dans ma chair à ce qui manque aux afflictions du Christ pour son corps qui est l’Église. » C’est presque un blasphème. Que veut-il dire par « je supplée dans ma chair à ce qui manque aux afflictions du Christ » ?
Il ne veut pas dire qu’il améliore le mérite et la valeur rédemptrice du sang de Jésus. Ce n’est pas ce qu’il veut dire. Que veut-il dire alors ?
Dans le programme de ma Bible, sur mon ordinateur, j’ai tapé le mot « compléter » ou « suppléer » et le mot qui signifie « ce qui manque » et je n’ai trouvé qu’un autre endroit dans la Bible où ces deux critères sont employés ensemble. C’est dans Philippiens 2 :30.
Le contexte dit qu’Epaphrodite a été envoyé par l’Eglise de Philippes pour rendre visite à Paul à Rome. Il risque sa vie pour y aller et Paul l’élève pour avoir risqué sa vie. Il dit aux Philippiens qu’ils devraient l’accueillir avec honneur, car il a été malade au point de presque mourir, et il a risqué sa vie pour aller jusqu’au bout de son ministère envers lui. Voici le verset parallèle clé :
« Car c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de mourir, ayant exposé sa vie afin de suppléer à l’absence de votre service pour moi. »C’est le seul autre passage dans lequel ces deux mots sont employés ensemble. « Compléter ou suppléer à l’absence de votre service pour moi. » J’ai ouvert mon vieux commentaire biblique centenaire rédigé par Vincent, et j’ai lu sur Philippiens, une explication de ce verset qui je pense est une interprétation parfaite de Colossiens 1 :24. Vincent dit : >« Le don de Paul qui vient des Philippiens était un don de l’église en tant que corps. Il s’agissait d’une offrande sacrificielle collectée par amour. Ce qui manquait était le fait que cette offrande soit présentée par l’église toute entière. C’était impossible, et Paul présente Epaphrodite comme celui qui a suppléé à ce manque grâce à son ministère plein d’amour et de zèle. L’image est celle d’une église qui veut communiquer son amour sous la forme d’une somme d’argent pour l’envoyer à Rome, mais ils ne peuvent pas se déplacer tous ensemble. Ils sont trop nombreux, et c’est trop loin. Alors ils disent : « C’est Epaphrodite qui nous représente et qui supplée à ce qui manque à l’expression de notre amour. Il ne manque rien à notre amour, à part notre présence en personne sur place. Prend cet argent et communique notre amour à Paul. » C’est exactement ce que je pense être la signification de Colossiens 1 :24. Jésus est mort et il souffre pour les personnes du monde entier, de toutes les nations. Puis il est mis au tombeau et selon les Ecritures, il revient à la vie le troisième jour. Puis il remonte au ciel où il règne sur le monde, et il nous laisse faire une partie du travail. Paul comprend sa mission comme complétant ce qui manque aux souffrances de Jésus. L’offrande d’amour de Christ est d’être représenté par la personne des missionnaires aux peuples pour qui il est mort. Et Paul dit : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et je supplée dans ma chair à ce qui manque aux afflictions du Christ… » Ce qui signifie que Christ a l’intention que le Grand Commandement soit pour les nations une représentation des souffrances de sa croix au travers des souffrances de son peuple. C’est ainsi qu’il pourra s’accomplir. Si vous vous engagez pour le Grand Commandement, c’est à cela que vous vous engagez. Il y a environ trois ans, je travaillais sur le livre Let the Nations Be Glad (Que les nations se réjouissent) et je me cachais au séminaire de Trinity à Deerfield, dans l’Illinois. Je me cachais parce que je voulais que personne ne sache que j’étais là, pour ne pas être dérangé. Ma femme et mes enfants étaient à la maison et je travaillais 18 heures par jour. Puis j’ai entendu dire que J. Oswald Sanders allait prêcher dans la chapelle. Quatre-vingt neuf ans. Vétéran. Grand leader missionnaire. Et je me suis dit : « Est-ce que je dois me montrer en public au risque de devoir parler à beaucoup de gens et de répondre à des invitations à dîner et tout ça pour perdre du temps dans mon travail ? » Mais je voulais vraiment l’écouter parler, alors je me suis glissé au fond de la chapelle et je l’ai écouté. Ce vieil homme de 89 ans s’est levé. J’étais plein d’admiration. Je voudrais être comme lui à l’âge de 89 ans. Et voila qu’il raconte une histoire pour illustrer Colossiens 1 :24. Il a parlé d’un évangéliste en Inde qui marchait sur les routes de nombreux villages pour prêcher l’Evangile. Il était un homme simple, sans éducation. Il aimait Jésus de tout son cœur, et il était prêt à donner sa vie. Il est arrivé dans un village qui n’avait jamais entendu l’Evangile. C’était la fin de la journée et il était très fatigué. Mais il est entré dans le village et il a commencé à parler fort et à partager l’Evangile avec les personnes qui se trouvaient sur la place. Ils se sont moqués de lui, et l’ont conduit à l’extérieur du village. Il était si fatigué, sans force pour répondre, qu’il s’est couché sous un arbre, très découragé. Il s’est endormi sans savoir s’il pourrait se réveiller, parce que les gens du village pouvaient venir le tuer. Et soudain, juste après le crépuscule, il s’est réveillé. Tout le village semblait s’être rassemblé autour de lui et le regardait. Il pensait que sa dernière heure était venue. Il a commencé à trembler, et l’un des hommes forts du village a dit : « Nous sommes venus voir quel genre d’homme tu es, et quand nous avons vu les ampoules sous tes pieds nous avons su que tu es un saint homme. Nous voulons que tu nous racontes pourquoi tu as des ampoules sous les pieds et nous voulons que tu viennes nous parler. » Il a prêché l’Evangile et selon J. Oswald Sanders, tout le village est devenu chrétien. C’est ce que Paul veut dire par « suppléer (ou compléter) dans ma chair à ce qui manque aux afflictions du Christ. » J’ai une autre petite parenthèse à faire sur Oswald Sanders. A 89 ans il disait : « J’ai écrit un livre par année depuis l’âge de 70 ans. » C'est-à-dire 18 livres après ses 70 ans ! Il y a des personnes dans mon église et dans toute l’Amérique dont la vie s’arrête à 65 ans et qui meurent sur les terrains de golf du Nevada, alors qu’ils devraient consacrer leur vie à travailler parmi les Musulmans comme Raymond Lull. Raymond Lull, un savant oriental du 12ème siècle et missionnaire parmi les Musulmans, prend sa retraite et reviens en Italie. Il enseigne un peu les langues orientales, mais après un temps, il arrête et il se demande « qu’est-ce que je vais faire ? Mourir ici en Italie ? Pourquoi ne pas mourir en Algérie, de l’autre côté de la méditerranée ? » Alors, sachant ce que lui coûterait de prêcher en public, il monte dans un bateau, à près de 80 ans et traverse la méditerranée. Il reste caché un moment pour encourager l’église, puis il décide que le moment est venu. Il se lève pour prêcher et il se fait tuer. Quel départ magnifique ! Ecoutez, vous qui avez 60 ans. Moi, j’ai 50 ans. J’y suis presque. Je reçois des lettres de l’association américaine pour les retraités (AARP), et ils essaient de m’enrôler pour me donner des réductions sur les voyages en train et en avion. J’y suis presque, donc je parle pour moi-même aussi (mon église m’a déjà entendu et ils vont me soutenir) quand je dis que lorsque nous sommes vieux, non seulement nous n’avons rien à perdre en mourant en martyr, mais nous bénéficions d’une réduction. Pourquoi devrions-nous penser qu’après avoir travaillé 40 ou 50 ans, nous devrions jouer pendant les dernières 15 années qui nous restent avant de rejoindre le Roi ? Je ne comprends pas. Ce ne sont que des mensonges occidentaux. Nous sommes toujours forts à 65 ans, et encore à 70 ans. Mon père à 77 ans. Je me souviens lorsque ma mère a été tuée, et lui était presque mort aussi, dans un accident de bus en Israël. Je suis allé le chercher 10 jours plus tard, son corps à elle et lui dans l’ambulance, et pendant toute la route d’Atlanta à Greenville, il était allongé, le dos ouvert, parce que les blessures étaient si mauvaises qu’on ne pouvait pas les recoudre. Et il n’arrêtait pas de dire : « Dieu doit avoir quelque chose pour moi, Dieu doit avoir un but pour me garder en vie ! » Et nous voici, 22 ans plus tard, et le ministère a explosé dans sa vie ! A l’âge de 77 ans, il travaille plus dur aujourd’hui que jamais pour les nations. Il prépare des leçons depuis Easley, en Caroline du Sud, y compris des cassettes. Et elles sont envoyées dans 60 nations. 10 000 personnes commencent à croire en Jésus chaque année parce que Dieu a épargné mon père et l’a conduit à ne pas croire à la retraite. ####La récompense est satisfaisante Voici le dernier point : Comment aimer ainsi ? Où peut-on recevoir cela ? Etes-vous prêt à vivre cela ? Est-ce que vous pensez pouvoir supporter cela par vous-même ? Lisez le livre de Stephen Neill *A History of Christian Missions*. Page 161, il décrit ce qui s’est passé au Japon lorsque l’Evangile est arrivé dans les années 1500. L’empereur a commencé à croire que les incursions de la foi chrétienne dans le paysage religieux du pays était si menaçant qu’on devait y mettre fin. Et ils y ont mis fin, avec une brutalité absolument incroyable ! C’en était terminé de l’Eglise au Japon. Et je n’ai aucun doute que les difficultés que vit le Japon en ce moment sont dues au grand triomphe du diable, même s’il fut de courte durée, au début du 17ème siècle. >Vingt-sept Jésuites, quinze moines, et cinq membres du clergé laïcs ont réussi à échapper à l’ordre d’extermination. C’est à partir d’avril 1617 que les premiers martyres ont eu lieu en Europe. Un Jésuite et un Franciscain ont été décapités à Omura à cette époque, et un Dominicain et un Augustin un peu plus tard dans la même région. Toutes sortes de cruautés ont été perpétrées contre les pitoyables victimes de la persécution. La crucifixion était la méthode généralement employée dans le cas des Chrétiens japonais. Une fois, à Yedo, 70 Japonais ont été crucifiés la tête en bas à marée basse, et se sont noyés à marée montante. J’ai pleuré il y a trois jours, lorsque j’ai lu cela, car j’ai une assez bonne imagination pour me représenter le clapotis de l’eau alors que votre femme se trouve d’un côté et votre enfant de seize ans de l’autre côté. Etes-vous prêt ? Pensez-vous que vous avez assez de force en vous ? Non. Personne n’a ce genre de force en lui. Quand allez-vous la recevoir ? C’est ce dont je veux parler maintenant. Vous allez la recevoir en croyant aux promesses de Dieu. Hébreux 10 :32-34 est mon passage favori parlant des ressources nécessaires pour vivre dans ces conditions. >Souvenez-vous des jours anciens où après avoir reçu une révélation, les gens vivaient un temps de lutte difficile contre la souffrance. On était quelquefois exposé aux mauvais traitements et aux insultes de la foule et on était quelquefois associé à ceux qui étaient ainsi traités. Laissez-moi m’arrêter ici et vous parler de la situation telle que je la vois. Dans les premiers temps de l’église, la persécution est survenue. Certaines personnes ont été persécutées publiquement, et d’autres ont connu la compassion de leurs juges. Vous verrez dans le verset qui suit que certains étaient emprisonnés et certains allaient leur rendre visite. On les forçait à prendre une décision. Ceux qui étaient en prison à cette époque dépendaient probablement des autres pour leur apporter à manger et à boire ou pour recevoir les soins dont ils avaient besoin, mais cela voulait dire que leurs amis et leurs voisins devaient sortir de l’anonymat pour s’identifier à eux. C’est très risqué lorsque quelqu’un a été mis en prison à cause de sa foi chrétienne. Ceux qui étaient libres se rencontraient en secret pendant quelques heures et se demandaient : « Qu’allons-nous faire ? » Et quelqu’un mentionnait le Psaume 63 :3 : « Car ta bienveillance est meilleure que la vie.» Elle est meilleure que la vie. Allons-y ! » Et si Martin Luther avait été présent, il aurait dit :
Qu’on nous ôte nos biens,
Qu’on serre nos liens,
Que nous importe!
Ta grâce est la plus forte,
Et ton royaume est pour les tiens.
C’est exactement ce qu’ils ont fait. Lisons la suite. Verset 34 : « vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie qu’on vous arrache vos biens. »
Nous pouvons dire ce qui est arrivé sans trop d’imagination. Je ne connais pas tous les détails : Ils ont eu compassion des prisonniers, ce qui signifie qu’ils sont allés vers eux. Leurs possessions, maison, voiture, chevaux, mules, chaises… ont été brûlés par la foule ou simplement confisqués et jetés dans la rue par des gens armés de longs couteaux. Et lorsqu’ils ont tourné la tête pour voir ce qui se passait, ils se sont réjouis.
Si vous ne réagissez pas ainsi, lorsque quelqu’un brise votre ordinateur alors que vous voulez les bénir, ou lorsque vous allez quelque part pour exercer votre ministère et quelqu’un casse votre pare-brise, prend votre autoradio, ou crève vos pneus, si vous ne vous réjouissez pas de cette façon, vous ne serez pas un très bon candidat au martyre. La question est la suivante : « Comment allez-vous pouvoir réagir ainsi ? » Je veux réagir comme cela. C’est pourquoi j’aime ce texte ! Je veux pouvoir réagir comme ça.
Je ne prétends pas être une parfaite incarnation de cela, mais j’aimerais bien être comme ça, pour que lorsqu’une pierre viens casser ma fenêtre et entre dans ma cuisine, comme c’est arrivé deux fois dans les deux mois précédents, projetant ma femme et mes enfants à terre, ne sachant pas s’il s’agissait d’une balle tirée par une arme à feu ou d’une grenade. Je veux pouvoir dire « je suis content de vivre dans ce quartier. » C’est ici que sont les besoins. Vous voyez, ces 5 adolescents qui sont passés en vélo, ils ont besoin de Jésus. Si je déménage, qui va leur parler de Jésus ?
Lorsque quelqu’un bouscule mon enfant pour prendre son vélo et l’emporter, je veux pouvoir mettre mon bras autour de ses épaules lorsqu’il pleure et dire : « C’est ce que veut dire être missionnaire. C’est une préparation au champ missionnaire ! C’est bien ! »
J’ai donné un message sur Colossiens 1 :24 à Pensacola, en Floride il y a deux ans. J’avais mon fils de 16 ans avec moi et il m’a entendu dire la plupart des choses dont je viens de parler, sur la souffrance. Lorsque nous sommes entrés dans la voiture pour rentrer à la maison, ma femme lui a demandé : « Que penses-tu que Dieu a fait dans cette église ? » Il a répondu : « Je vais acheter un aller simple pour le pays le plus endurci du monde. » C’est tout ce qu’il a dit. J’ai fait un bond ! Waou ! C’est super ! Merci Seigneur pour cet enfant et pour ce que tu fais dans sa vie.
Je ne suis pas encore arrivé au sujet principal de ce texte. Comment ont-ils pu se réjouir face au saccage de leurs possessions et au risque de perdre la vie ? « Vous saviez que vous possédiez quelque chose de mieux et qui dure à jamais. » C’est ce que j’appelle la foi et la grâce à venir.
Si vous êtes chrétien, Dieu vous fait une merveilleuse promesse indescriptible. « ‘Je ne te délaisserai pas ni ne t’abandonnerai.’ C’est pourquoi nous pouvons dire avec courage: ‘Le Seigneur est mon secours; je n’aurai pas de crainte. Que peut me faire un homme?’ » (Hébreux 13 :5-6). En fait, un homme peut vous tuer. Mais ce n’est pas un échec, car vous savez ce que dit Romains 8 :36-39 :
« On nous considère comme des brebis qu’on égorge. Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur. »
Rien ne peut vous faire du mal. Souvenez-vous que Jésus a dit dans Luc 21 :12-19 : « On vous arrêtera, on vous persécutera, on vous livrera pour être jugés dans les synagogues et l’on vous mettra en prison… Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. » « On fera condamner à mort plusieurs d’entre vous… Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. » C’est ce que dit Romains 8 : Tout, même la mort concoure à votre bien. Lorsque vous mourrez, vous ne périrez pas. La mort est un gain.
Partir en mission lorsque la mort est un gain est la plus belle vie au monde.
Alors priez que vous puissiez aller et laisser derrière vous la sécurité de nos sociétés occidentales, le confort et la retraite, l’isolement et le vide. Laissez cela derrière vous et rejoignez la puissance de ce mouvement. Dans le monde entier, comme en Corée du sud, des étudiants sont prêts à se lever et à donner leur vie pour Christ. Je vous invite à le faire aussi.